Pour traiter l’arthose du genou il est généralement réalisé étape par étape.

Premier temps : traitement médical.

Au départ, en dehors d’une cause particulière, le traitement est symptomatique.

La prise d’antiinflammatoires ou d’antidouleur par voie orale est recommandée. En cas d’insuffisance ou d’échec, il faudra s’orienter vers les infiltrations.

Il s’agit d’injecter un traitement anti inflammatoire puissant (corticoides) dans l’articulation, associé ou non à un gel qui « tapisse » le cartilage malade (viscosupplémentation à l’acide hyaluronique).

Deuxième temps : traitement chirurgical conservateur

Lorsque le traitement médical est un échec, ou dans le cas de particularités anatomiques, on peut envisager une chirurgie « conservatrice », qui va garder intact les articulations malades.

Lorsque le genou est désaxé, l’une de ses articulations sera plus sollicitée et s’usera précocement. Pour contrecarrer cette évolution, il est possible de réaxer le genou.

Pour cela, il faut réaliser une ostéotomie en coupant le tibia puis on reaxe le membre. La fixation de la coupe osseuse est assurée par une plaque et des vis. L’appui est interdit 45 jours.

Troisième temps : la chirurgie non conservatrice ou prothétique.

Lorsque toutes les possibilités de traitement médical ont été épuisées, il faut envisager le recours à une prothèse.

Celle-ci va remplacer le cartilage malade responsable des douleurs par une nouvelle surface de glissement entre les os de l’articulation du genou.

Il existe différents types de prothèses, qui remplacent une (prothèse « unicompartimentale » ou partielle) ou plusieurs surfaces articulaires (prothèse « tricompartiementale » ou totale). Le choix est fait au cas par cas en fonction de l’anatomie du patient et du degré d’usure.

Prothèse de genou : Comment se passe l’intervention

Il faut planifier les implants à mettre en place. C’est pourquoi un scanner particulier est prescrit. A l’aide de celui-ci et après intégration dans le logiciel, une planification précise de la prothèse est réalisée (taille, hauteur des coupes, angulations ,…)

L’anesthésie est choisie lors de la consultation avec le médecin anesthésiste. Elle peut être soit générale soit partielle, n’endormant que le bas du corps. Une fois endormi, l’installation sur la table opératoire commence. Le patient est sur le dos, le genou stabilisé par des appuis.

Le genou est alors isolé stérilement par les champs et l‘intervention peut commencer. L’abord est antérieur : la cicatrice est située sur le devant du genou. L’articulation est ensuite ouverte sur le côté intérieur ou extérieur du genou.

Tout un système d’instruments spécifiques (les ancillaires) est nécessaire à la mise en place d’une prothèse de genou. Le cartilage pathologique est alors découpé sur le fémur, le tibia et la rotule si besoin. Les implants sont alors validés définitivement et mis en place, soit en « force » soit à l’aide de ciment chirurgical. Le genou est alors remis en place puis les tissus et la peau sont refermés.

Le drainage n’est généralement pas nécessaire.

Post-opératoire

Après la validation de la radiographie post opératoire et le retour dans la chambre, une courte période de surveillance est demandée.

La glace et les dispositifs de compression externe sont rapidement mis en place pour limiter l’oédème post opératoire.

L’autorisation de marcher est le plus souvent précoce, mais le premier lever n’est jamais réalisé sans surveillance (kinésithérapeute ou infirmière). Il faut utiliser les cannes béquilles voire le déambulateur pour assurer l’équilibre de ces premiers pas.

Quels Types d’implants et matériels sont utilisés ?

Deux types de prothèses sont utilisée : les prothèses « unicompartimentale » et « totales ».

La prothèse unicompartimentale

Elle va ne remplacer qu’une partie du genou. Les autres zones de l’articulation sont laissées en place.

Elle est de petite taille, et nécessite une cicatrice souvent assez courte pour sa mise en place. Le sacrifice anatomique est faible, la dissection des tissus peu agressive. La récupération de la fonction du genou en est facilitée.

Comme son dessin n’a aucune stabilité intrinsèque, elle nécessite, pour être mise en place, un appareil musculaire et ligamentaire parfait. Il faudra parfois envisager de reconstruire le ligament croisé ou les ligaments latéraux préalablement à sa pose.

De même, une desaxation trop importante du genou, le surpoids, une mauvaise qualité osseuse sont des contre-indications à la pose de ce type d’implants.

La chirurgie est assez courte et permet souvent une sortie en ambulatoire, avec un retour à domicile. Le centre de rééducation n’est pas obligatoire.

La prothèse totale du genou

Elle va remplacer la totalité des surfaces articulaires du genou.

Plus volumineuse, la mise en place est plus complexe et nécessite un matériel important

Elle peut être mise en place sur tout type d’arthrose et tout type de genou. La préparation osseuse va corriger les déviations d’axe trop importantes, et l’on pourra suppléer à un déficit ligamentaire en posant un implant contraint, voire une véritable charnière.

Les ancrages des implants sont assurés par une mise en force de ceux-ci ou par l’ajout de ciment, en fonction de la qualité osseuse.

On pourra aussi, en première intention ou lors d’une reprise, assurer la tenue osseuse par l’ajout de quilles, ou positionner des cales ou une greffe en cas de perte osseuse trop importante.

Les prothèses totales de genou classiques nécessitent une instrumentation lourde et couteuse. De plus, il arrive que malgré le soin apporté à la pose, l’anatomie ne soit pas totalement restaurée avec, en corollaire, persistance de douleur ou d’une certaine limitation fonctionnelle.

Aujourd’hui, l’évolution des implants va vers une fabrication sur mesure pour chaque patient.

A l’aide d’un scanner préopératoire, les ingénieurs vont déterminer le meilleur profil à donner à la prothèse. La proposition est alors envoyée au chirurgien pour validation.

Lorsque les études sont validées, la fabrication de la prothèse spécifique au patient est lancée. De même, la prothèse étant une pièce unique, il lui faut des instruments spécifiques qui sont fabriqués à la demande.

Par rapport à une prothèse « classique », l’anatomie du patient est mieux respectée ainsi que la mécanique articulaire. Par expérience, les résultats semblent excellents mais doivent être confirmés par des études de suivi long.

Cette fabrication sur mesure a un revers. Son coût n’est pas négligeable et le temps de fabrication est incompressible. Un délai de 3 mois entre la consultation et l’intervention est demandé par le laboratoire